mardi 15 décembre 2009

Photo-voyage #47 : Canada - Hockey games -and fighst!- as the national sport


Toronto (Ontario, Canada)
Richo Coliseum
December 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

lundi 14 décembre 2009

Photo-voyage #46 : USA - Pub géante


New York City (USA)
Close to the MoMA
October 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

samedi 12 décembre 2009

Cartoon #5 : Après un semestre abroad et une bonne soirée entre amis ...

Calvin&Hobbes

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Photo-voyage #45 : Canada - Mansions in Toronto


Toronto (Ontario, Canada)
Near Yorkville
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vendredi 11 décembre 2009

Cartoon #4 : Hiver neigeux et conflits familiaux !


Calvin&Hobbes

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Photo-voyage #44 : Canada - Prêts à tout pour une vue sur le lac ...


Toronto (Ontario, Canada)
Toronto's Skyline
from the Boat to the Islands
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jeudi 10 décembre 2009

mardi 8 décembre 2009

Photo-voyage #42 : Canada - Vu à Montréal : des poubelles parlantes !


Montréal (Québec, Canada)
Rue St Denis
November 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

lundi 7 décembre 2009

Les étudiants aiment-ils vraiment manifester?

Le fun des manifs et grèves, désormais passé du côté des collectifs sociaux comme Génération précaire, est en perte de vitesse à la fac.

Curieux paradoxe: Juliette est en sociologie politique, étudie les mouvements sociaux à Paris XIII et ses profs sont plutôt «au taquet» quand il s'agit de monter au créneau contre la LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des Universités). Le mouvement étudiant? Elle s'en tape. Ses copines aussi. D'autres personnes, croisées ici ou là, tout autant. Des jeunes encore assis sur les bancs de la fac. Pourtant en tous points conformes au portrait-robot de l'étudiant engagé. Habillés à la cool, projetant de travailler dans l'enseignement, l'associatif ou l'humanitaire. Politiquement à gauche de l'échiquier politique, voire à la gauche de la gauche... Et quand venait le moment d'aborder leur mobilisation à la fac, la sentence tombait: «Les grèves, j'en ai marre»... «Je supporte plus les AG, ni les gens qui descendent dans la rue scander des trucs qu'ils comprennent même pas». Bref, un discours digne d'un militant de l'UNI, le syndicat très orienté à droite, qu'on aurait interrogé au journal de 20 heures un jour de blocage de fac. Un comble.


Un jeune sur deux n'a jamais mis les pieds dans une manif

Chez Slate, on s'est demandé récemment s'il n'y avait-il pas quelque rite de passage, quelque attitude réflexe imposant au jeune fraîchement bachelier de se mobiliser? De bomber le torse et de hausser le ton pour s'insurger contre la casse généralisée du service public, la privation rampante de l'Université ou la mise à mort de l'égalité des chances? Bref, s'il fallait faire la grève pour être considéré comme un VRAI étudiant...

Le baromètre étudiant de l'Ifop de mars 2009 indique qu'ils se déclarent à 61% prêts à faire la grève (mais ce n'est qu'une déclaration d'intention). Dans les faits, les chercheurs estiment qu'un jeune sur deux a déjà participé à une manifestation. Un constat en général positivement interprété comme la preuve d'un engagement important. Pourtant, cette répartition indique aussi qu'un jeune sur deux n'a JAMAIS mis les pieds dans une manif... Et chez les étudiants, une bonne moitié de la fac reste en marge de tous les mouvements. Par apolitisme ou par indifférence, par manque de temps ou simplement par flemme... Mais aussi souvent par lassitude vis-à-vis d'une agitation un peu routinière et à l'efficacité limitée (un syndicaliste résumait ainsi l'état d'esprit actuel: «Avec la LRU, on a perdu deux fois, en 2007 et en 2009»).


Des étudiants et des clichés

Pour comprendre comment les étudiants perçoivent les mouvements qui agitent les facs il faut déjà savoir à quoi ils ressemblent vraiment. Or quand je lui ai fait part de mon projet d'article, un de mes amis m'a répondu: «Tu travailles sur les étudiants grévistes, tu veux dire ces filles qui portent un keffieh même au mois d'août?» Bonjour le cliché! Il n'est pas le seul. La photo du bandeau de la page d'accueil du site officiel et pédagogique consacré à la "Nouvelle Université" est assez révélatrice de l'idée totalement à côté de la plaque qu'on se fait au ministère de ce qu'est un étudiant! On croit rêver: entre Beverly Hills et Hélène et les Garçons, le casting effectué laisse franchement songeur et donne du crédit aux fantasmes d'une fac privée hyper sélective ressemblant plus à un campus californien qu'à une fac française.

Or l'étudiant moyen ne ressemble ni à cette caricature publicitaire du djeuns cool et apolitique, ni au protestataire enragé que se représentent parfois ceux qui n'ont jamais mis les pieds sur les bancs de la fac. L'étudiant moyen, c'est celui qui n'est ni devant en amphi, ni tout à l'arrière du côté des jeunes rebelles. Qui ne va pas à toutes les AG, mais ne pense pas uniquement que la grève équivaut à trois semaines de vacances. Qui n'a pas eu de parents syndicalistes ou encartés dans un parti, mais pas non plus des géniteurs avachis devant leur télé et gavés de programmes de télé-réalité. Qui est plutôt à gauche (l'effet de l'âge joue aussi, 58% des 18-24 ans ayant voté Royal au deuxième tour en 2007) mais ne s'interdit pas de penser en dehors des carcans idéologiques quand on lui en donne l'occasion.

Un type de jeune qui peut constituer le gros du cortège, entre les syndicalistes étudiants du devant et les «totos» qui ferment le rang et cherchent à en découdre avec les forces de l'ordre. Mais qui peut aussi rester sur le côté, voire se plaindre des mobilisations dans les facs...

En fait, soutenir aujourd'hui qu'il existe une communauté étudiante pose problème. La massification de l'enseignement supérieur a eu pour effet d'atomiser les étudiants, et la vie sociale très intense des écoles et des filières sélectives (soirées d'intégration, associations et BDE très actifs) a peu à voir avec l'encadrement très lâche de l'étudiant de fac de sciences ou de lettres/sciences humaines. Il en résulte un certain flou identitaire propre à cette période de la vie. «Le statut d'étudiant ne fait plus sens» écrivaient déjà, en 1992, Didier Lapeyronnie et Jean-Louis Marie dans Campus Blues.


Le blues étudiant

Ne nous méprenons pas: les jeunes étudiants ne sont dans l'ensemble ni de fervents sympathisants du gouvernement Fillon, ni des admirateurs secrets de Pécresse et de Sarkozy. Loin de là! Simplement les manifs les ennuient, les blocages les énervent et les discours militants les blasent. Sur les campus, on entend ça partout: oui, les combats étudiants sont idéologiquement justes. Mais non, je n'ai pas envie d'aller manifester une énième fois. Ce que résume un étudiant de la Sorbonne: «A force, on finit par se tirer une balle dans le pied. Je préférerais un vrai gros mouvement tous les dix ans, quitte à y laisser un semestre ou une année, plutôt que d'essayer de rejouer 68 tous les deux ans».

S'ajoute à cela une profonde ambiguïté que relève la sociologue Anne Muxel (du Cevipof, le centre de recherches en sciences politiques de Sciences-Po): tout en sachant que l'Université a besoin d'évoluer, les étudiants restent attachés à la protection des principes qui la régissent, comme l'égalité des chances et l'absence de sélection à l'entrée. Conservateur et frondeur, politiquement passionné mais profondément pessimiste, l'étudiant (moyen) serait-il au final un Français (moyen) comme les autres?

Le mouvement étudiant s'apparente parfois plus à un ras-le-bol, à ce blues étudiant maintes fois pointé qu'à une revendication précise. De ce point de vue, il est clair que les mobilisations anti-LRU avaient du mal à rencontrer un enthousiasme comparable à celui du CPE. Le CPE, c'était l'avenir des étudiants, une menace qui concernait très directement leur entrée sur le marché du travail. La LRU est à l'inverse un combat qui concerne l'Université elle-même, pas ceux qui en sortent ou qui, dans leur tête, ne conçoivent la fac que comme un passage, y prenant ce qu'il y a à prendre dans une attitude consumériste qui a été souvent décrite par les chercheurs. Les étudiants ont une vie qui a démarré avant la fac et qui continuera après, et c'est parfois cette vie extra-universitaire qu'ils privilégient. Difficile, dans ces conditions, de déclencher les passions sur les campus.


Le militant, tête de turc des étudiants

Le problème avec les militants, c'est que ce sont toujours un peu les mêmes du début du collège à la troisième année de licence. Le militantisme est une vocation, un état d'esprit et la carrière «militante» démarre en général très tôt. Pour suivre une mobilisation il faut être capable de décrypter le lexique militant, de comprendre les enjeux, de savoir à quoi sert une coordination nationale... Il faut pouvoir apprendre le mot d'ordre du jour, savoir le ressortir intact au milieu d'une intervention en amphi, marteler le message. Bref, faire de la politique.
Et les jeunes n'aiment pas beaucoup LES politiques, même s'ils s'intéressent à LA politique. Ils regardent d'un œil moqueur ou simplement blasé les querelles internes ou entre organisations représentatives, à la représentativité pourtant limitée. Ils ne voient souvent dans les agitations syndicales que manœuvres politiques et risque de récupération. Et ont du mal à digérer les vases communicants entre l'Unef et le PS, alors même que pour les militants la continuité de leur engagement politique est une sorte d'évidence. Un rapport récent de l'Observatoire de la Vie Étudiante (L'OVE, comme on l'appelle affectueusement) s'est penché sur Les engagements des étudiants: il en ressort en effet que la frange militante est assez éloignée du commun des étudiants Français.


Faut-il faire la gueule pendant la manif?

Quand on interroge des syndicalistes étudiants de 20 ans, on a parfois l'impression de parler à un vieux roublard de la politique en pleine campagne électorale. Pas un mot plus haut que l'autre. Pas d'improvisation. Pas beaucoup de franchise, non plus... L'esprit un peu terne de la mobilisation étudiante se retrouve dans les manifs. Du fun dans les défilés? Sacrilège. Une jeune militante d'un syndicat indépendant: «non, non. C'est pas la question. On croit à des valeurs, c'est pour ça qu'on se bat.» Pour le fun, on repassera... Or le désir d'engagement des étudiants est d'autant plus fort que les mouvements peuvent correspondre à des moments durant lesquels le sérieux et la routine des études sont mis entre parenthèses. Ils envisagent ces ruptures du quotidien comme une sorte de team building pour leur promo, destiné à resserrer des liens qui le reste du temps sont faibles, voire carrément inexistants.

On croise aussi parfois des jeunes authentiquement anti-manifs. Mais pas nécessairement pour des raisons politiques. «Avec les syndicats c'est toujours pareil: on vient nous culpabiliser en début d'année, nous expliquer que si on n'agit pas on est des petits égoïstes. C'est pas comme ça qu'on va nous convaincre. Si au moins il y avait des actions ludiques, si on nous faisait un peu participer...»

On a pourtant vu en quelques années émerger une génération de militants drôles, ne jurant que par l'action médiatiquement rentable et efficace à court terme. Des terroristes du militantisme - happening dont les frappes très ciblées doivent avoir un retentissement maximal: Génération précaire, Jeudi Noir, Sauvons les Riches, Brigade Activiste des Clowns (BAC), de nombreux mouvements animés par des jeunes se revendiquent de ces méthodes plus ludiques.


Les jeunes ne sont pas des moutons

Oui, mais... sauf à transformer le mouvement étudiant en un flash mob géant, il faudra bien reprendre le dur chemin des manifs et des grèves. Plus qu'une question de chiant Vs rigolo, la mobilisation est surtout affaire de motivation sur la durée. Or l'enthousiasme des étudiants, s'il n'est pas en cause, ne s'exprime plus selon la même temporalité. « Les étudiants veulent garder leur autonomie, leur marge de manœuvre... Ils peuvent s'engager vite, mais gardent la possibilité d'un désengagement rapide», résume Anne Muxel. En fait, ils ne supportent plus d'être considérés comme des moutons: que ce soit par les médias, par le ministère ou par les syndicats. Est-ce à cela qu'on reconnait la génération Y, celle qui revendique son autonomie et se méfie comme de la peste des idéologies comme des appareils?

Après la gueule de bois post-LRU, les syndicats remobilisent patiemment sur des sujets concrets comme le logement ou l'inquiétante aggravation de la précarité étudiante. Mais les prochaines explosions de colère viendront sans doute du gouvernement lui-même. Dans le rapport de l'OVE, on peut lire ce que Christian Le Bart et Pierre Merle écrivaient en 1995 (1): « Il faut la maladresse d'un gouvernement s'attaquant aux symboles résiduels de la condition étudiante pour reconstituer la communauté du même nom». On a vu effectivement ce qu'une telle maladresse pouvait apporter au mouvement étudiant au printemps 2009!

(1) Christian Le Bart, Pierre Merle, La citoyenneté étudiante. Intégration, participation, mobilisation, Paris, PUF.

Source : Slate.fr, Jean-Laurent Cassely, 08.12.2009 (à retrouver sur http://www.slate.fr/story/14113/etudiants-manifs-greves-aiment-ils-vraiment-manifester?page=0,1)

Photo-voyage #41 : Canada - Vu à Toronto - Lutte contre la Grippe H1N1


Toronto (Ontario, Canada)
St Lawrence Market
October 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Le coup de Pierre Bergé a-t-il coûté cinq millions d'euros au téléthon ?

Près de cinq million d'euros en moins dans la caisse. La différence est trop petite pour être pleinement significative. Mais elle est trop grande pour ne pas interroger: le recul des promesses de dons faites lors du 23e Téléthon est-il, pour tout ou partie, la conséquence de polémique créée par Pierre Bergé ? Riche homme d'affaires, mécène et président de Sidaction, Pierre Bergé avait, ces deux dernières semaines, lancé plusieurs appels dénonçant avec violence la plus importante des opérations caritatives françaises, organisée chaque année par l'Association française contre les myopathies (AFM).

Pierre Bergé a-t-il été entendu quand il a accusé le Téléthon de se comporter comme une «secte» et de « parasiter la générosité des Français »? Le sera-t-il lorsqu'il réclame la mise en oeuvre d'une forme de mutualisation des dons : obtenir, notamment, que les sommes offertes lors du Téléthon ne soient pas uniquement affectées à la lutte contre les myopathies et les maladies orphelines mais qu'elles puissent aussi bénéficier à la lutte contre le sida ? La chose pourrait ne pas être impossible: Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté vient de proposer la création d'un «Haut conseil à la vie associative» permettant une coordination entre les actions des associations caritatives bénéficiant notamment du soutien de la télévision publique comme c'est le cas du Téléthon et de Sidaction.

Quelques heures avant le lancement du 23e Téléthon Pierre Bergé persistait et signait: en cas de baisse des dons il déclarait «bien vouloir être désigné comme responsable». L'est-il? et si oui est-il coupable?


Prudence

Au total, dans la soirée du samedi 5 décembre, le Téléthon 2009 avait recueilli 90.107.555 d'euros de promesses de dons contre 95.200.125 d'euros promis en 2008; une diminution de plus de 5%. La prudence s'impose toutefois ici à double titre. D'abord parce qu'il ne s'agit que de promesses, qui restent à concrétiser. Ensuite parce que des dons peuvent encore être effectués durant une semaine. C'est ainsi qu'en 2008 le Téléthon avait en définitive permis de réunir 104,9 millions d'euros. Il n'en reste pas moins vrai que cinq millions d'euros manquent aujourd'hui à l'appel. Les responsables de l'AFM (dont certains redoutaient que la baisse soit plus importante) ont tenu à faire bonne figure. Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'association a ainsi fait part de sa «grande satisfaction» et expliqué que les difficultés économiques que rencontrent les Français ont pu avoir «un impact négatif sur une partie des donateurs potentiels». Quant à la polémique déclenchée par Pierre Bergé, elle a estimé qu'il s'agissait d'une opération «calculée» et «organisée sciemment» avant le lancement du Téléthon.

Entre autres conséquences cette polémique aura eu pour effet de remettre en lumière la position dominante qu'occupe depuis près de vingt ans l'AFM dans le monde associatif vivant de la charité publique et finançant la recherche médicale. Depuis 1987, les différents Téléthons ont permis de réunir plus d'1,5 milliard d'euros et l'AFM se situe désormais au cœur même de la recherche concernant la génétique médicales et les maladies orphelines.

La situation de monopole dont jouit l'AFM ne va bien évidemment pas sans susciter quelques jalousies dans un monde associatif caritatif où règne une solide concurrence. Elle pose aussi, comme ce fut le cas dans le domaine de la recherche sur le cancer, tous les problèmes inhérents à l'articulation de l'action publique et de la liberté de l'initiative associative. Il y a peu, en réponse aux premières accusations de Pierre Bergé, Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, avait tenu à rappeler toute l'importance que le gouvernement accordait aux sommes récoltées par la charité publique et qui financent aujourd'hui en France 70% de la recherche sur les maladies rares: «Les associations permettent, grâce aux appels aux dons qu'elles font, de nourrir la recherche française, et donc le rôle de ces associations est absolument crucial.»

Pour sa part l'AFM se refuse clairement à toute forme d'encadrement ou de mise sous tutelle par la puissance publique; et a fortiori de mutualisation des dons: «L'AFM est une organisation spécifique qui ne relève pas de la logique des organismes de recherche publics. Elle doit faire preuve, en permanence, de réactivité pour s'adapter à l'évolution des connaissances et atteindre le plus rapidement possible son objectif: la guérison des maladies neuromusculaires», faisait-elle valoir en 2004 dans sa réponse au rapport la concernant, assez critique sur différents aspects, de la Cour des Comptes: «Elle a dû faire face à une transformation radicale du contexte scientifique, caractérisée par le passage de la génomique à la mise au point des thérapeutiques et des essais cliniques. Cette transformation s'est traduite par une évolution de ses modalités d'action auparavant essentiellement basées sur des appels d'offres auprès de la recherche publique vers un mode d'action intégrant des partenariats industriels et internationaux. Cette évolution a conduit l'AFM à s'adapter rapidement et à privilégier l'action. Organisation toujours en mouvement, l'AFM refuse de se laisser enfermer dans des procédures trop bureaucratiques qui brideraient sa capacité à agir. Il lui semble que les choix scientifiques qu'elle a faits jusqu'à présent se sont traduits par des résultats incontestables, reconnus par la communauté scientifique et les pouvoirs publics.»


Attaque ciblée

Les attaques de Pierre Bergé sont d'une nature radicalement différente de celles lancées par quelques responsables de l'Eglise catholique à la veille du Téléthon de 2006. Celle-ci demandait que les donateurs opposés, pour des raisons religieuses ou éthiques, à des recherches menées sur des cellules obtenues après destruction d'embryons humains, puissent avoir la garantie que leur don ne soit pas affecté à ce type de financement. L'AFM fit alors valoir que ces recherches n'étaient pas interdites par la loi et qu'elle se refusait à organiser un «fléchage des dons» sur des critères éthiques. Alors que le Téléthon 2005 avait recueilli 99 millions d'euros de promesses de dons celui de 2006 devait atteindre 101 millions.

Rien de semblable aujourd'hui. Avec l'édition 2009, c'est la première fois que l'on observe un recul des dons après une attaque ciblée remettant en cause sinon l'AFM du moins sa position dominante et la nature même du spectacle diffusé durant trente heures par France Télévisions; un spectacle qualifié de «populiste» par Pierre Bergé. Faut-il voir là un début de désamour des Français vis-à-vis de ce qui, depuis 1987, constitue une formidable caisse de résonance caritative et populaire dans l'ensemble du pays? Si tel devait être malheureusement le cas rien ne permet de penser que les sommes (pour partie défiscalisées) qui ne seraient pas données à l'AFM se reporteraient mécaniquement vers d'autres causes, tout aussi nobles.

En toute hypothèse, l'heure semble venue pour l'AFM d'évoluer tout comme doit évoluer le spectacle ritualisé du début du mois de décembre. Le moment semble venu de songer à modifier cette «recette» qui réunit l'exposition d'enfants myopathes et l'exhortation hystérique par des animateurs-bateleurs à l'augmentation continuelle du volume des dons; le tout associé à une accusation désormais récurrente, explicite: ne pas donner c'est condamner les malades alors que les chercheurs sont sur le point de proposer des médicaments salvateurs.

«Aujourd'hui, 30 maladies sont aux portes du médicament. Avec détermination, nous mettrons toutes nos forces pour que le mot ''guérison'' devienne une réalité pour le plus grand nombre, a déclaré la présidente de l'AFM lors du Téléthon 2009, sur le même mode que les années précédentes. C'est l'année où on a des résultats formidables, en thérapies génique et cellulaire, qui ouvrent la voie pas seulement à des maladies rares mais aussi à des maladies bien plus fréquentes.»

La vérité est que des résultats prometteurs ont bien été obtenus en laboratoire à partir de travaux financés (pour partie) par l'AFM, qu'il s'agisse de la création de peau humaine ou d'une forme rare de maladie neurodégénérative (voir Slate des 7 et 20 novembre). L'autre vérité est qu'il faudra encore longtemps avant que ces résultats ne se transforment en de véritables avancées thérapeutiques.

Source : Slate.fr, Jean-Yves Nau, 07.12.2009 (à retrouver sur http://www.slate.fr/story/14097/pierre-berge-responsable-mais-pas-coupable)

samedi 5 décembre 2009

Photo-voyage #40 : Canada - Historical and architectural layers visible in Toronto's urban landscapes


Toronto (Ontario, Canada)
Near Union Station
October 2009
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vendredi 4 décembre 2009

Photo-voyage #39 : Canada - Yes, we tried ... the famous 'poutine'* québécoise!

* made of french fries, cheese and gravy sauce... slurp! ;)

Montreal (Quebec, Canada)
La Binerie - Plateau Mont-Royal
November 2009
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mercredi 2 décembre 2009

"La Turquie membre de l'Union Européenne en 2023…"

Alors que les derniers développements de la politique étrangère turque amènent certains observateurs à déclarer que la Turquie est en train de s’éloigner de l’Europe pour devenir une puissance régionale entre les Balkans, le Caucase et le Moyen-Orient, le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu (photo) vient de rappeler que l’adhésion de son pays à l’UE reste un objectif prioritaire. Toutefois, dans une interview récente au magazine américain «Newsweek» (27 janvier 2009), le chef de la diplomatie turque a évoqué l’idée que cette adhésion pourrait intervenir en 2023, c’est-à-dire coïncider avec le 100e anniversaire de la fondation de la République. Au-delà de son effet d’annonce et de la symbolique qu’elle mobilise, cette déclaration est une manière de dire que la Turquie a compris qu’au fond rien ne pressait, et que le temps que prendra son adhésion pourrait lui permettre de conforter utilement sa position sur la scène internationale.

Infirmant l’idée d’une dérive vers l’Orient en vogue à l’heure actuelle, le ministre turc des affaires étrangères a rappelé notamment que les engagements politiques les plus institutionnalisés de son pays étaient ceux découlant de son adhésion à l’OTAN et de sa candidature à l’UE. «Notre histoire est une partie de l’histoire de l’Europe, notre culture est une partie de la culture européenne et notre processus de modernisation a été parallèle à celui de l’Europe. Notre participation à l’OTAN et notre demande d’adhésion à l’UE sont pour nous des priorités stratégiques», a-t-il renchéri. Toutefois, selon lui, ces liens privilégiés avec l’Occident ne sauraient signifier que la Turquie doive forcément «ignorer le Moyen-Orient, l’Asie, l’Asie centrale ou l’Afrique.»

Ahmet Davutoğlu est notamment revenu sur sa fameuse politique de bon voisinage, qui a vu la Turquie, au cours des deux dernières années, améliorer de façon spectaculaire ses relations avec la Syrie, établir des rapports de travail réguliers avec Bagdad et la région kurde d’Irak du nord, signer deux protocoles pour normaliser ses relations avec l’Arménie, jouer les facilitateurs dans le conflit israélo-syrien ou sur le dossier nucléaire iranien, nouer des liens de confiance avec son grand voisin russe et enfin poursuivre un rapprochement avec Athènes inauguré par la diplomatie dite «des tremblements de terre» en 1999. Comparant ces initiatives à ce qu’a pu être l’Ost Politik conduite par la République Fédérale d’Allemagne, pendant la Guerre froide, et plus généralement à l’effort de réconciliation accompli par la construction européenne, dans les décennies qui ont suivi la Seconde guerre mondiale, le ministre des affaires étrangères a aussi insisté sur la position économique qu’avait acquise désormais son pays, et notamment sur la participation de celui-ci au G20.

À bien des égards la stratégie internationale actuelle de la Turquie peut donc être comparée désormais à celle que celle-ci a adoptée sur plan interne depuis un certain temps déjà. Constatant qu’ils menaient des réformes importantes dans le cadre de la candidature à l’UE, sans pour autant voir sensiblement s’accroître les chances d’une adhésion, on sait en effet que les officiels turcs ont fini par se dire : «Nous ne savons pas si la Turquie adhérera, mais en tout état de cause, toutes ces réformes ne peuvent que nous être bénéfiques.» Aujourd’hui, face aux réticences que manifeste un certain nombre d’États à l’égard de ses ambitions européennes, la Turquie a décidé de poursuivre une politique étrangère novatrice et ambitieuse, en considérant qu’un pays pris au sérieux sur la scène internationale, en paix avec ses voisins et apparaissant comme un agent de stabilité dans une région complexe, n’avait que plus de chance de faire aboutir sa candidature à l’UE. Cette option semble être désormais avancée comme une sorte «win-win situation» par la diplomatie turque, qui s’est mise à penser que si la candidature ne devait finalement pas aboutir, elle n’aura rien perdu à s’affirmer en tant que puissance régionale… surtout si entretemps les Européens finissent par se rendre compte qu’ils ont eux aussi beaucoup à perdre en se passant de la Turquie.

Source : Blog de l'OVIPOT, Jean Marcou, 02.12.2009 (à retrouver sur http://ovipot.blogspot.com/2009/12/la-turquie-membre-de-lunion-europeenne.html)

Sarah Palin, Ségolène Royal, même combat ?


Mêmes atouts, mais aussi mêmes faiblesses. Pour le site new-yorkais The Daily Beast, le parcours de Ségolène Royal n'est pas sans rappeler celui de l'Américaine Sarah Palin, autoproclamée "pitbull avec du rouge à lèvres". Les deux femmes, l'une socialiste, l'autre républicaine, savent à merveille profiter du délabrement de leur parti pour se faire entendre.


Arrêtez-moi si cela vous dit quelque chose : une femme politique très en vue – et très séduisante – sème le trouble dans son parti. Elle compte des partisans passionnés, convaincus pour beaucoup qu'elle pourra redresser son parti, aujourd'hui bien mal en point. Comment ? Par son esprit franc-tireur, son écoute des gens simples, son charisme "chaleureux" et son étonnante capacité à occuper le devant de la scène. Voilà encore quelques indices : ultracontroversée, cette mère de famille fière de l'être peut donner l'impression d'être narcissique face au mauvais micro. Gaffeuse ? Plutôt deux fois qu'une – comme lorsqu'elle a loué le système judiciaire chinois pour son efficacité. Mais son plus beau coup, incontestablement, a été d'entraîner son parti dans la défaite lors d'une élection présidentielle à sa portée. Avec un peu de chance, elle pourrait tenter le doublé.

La candidate en question est Ségolène Royal, qui a failli devenir la première présidente de la France en 2007, mais a été battue par Nicolas Sarkozy. Si son "habillage" politique rappelle furieusement Sarah Palin, leurs programmes restent toutefois presque diamétralement opposés. Ne serait-ce que parce que Royal est une socialiste rouge*. Mais leur impact sur leurs partis respectifs, tous deux en pleine déconfiture, pourrait se révéler identique. Jugez plutôt : le Parti républicain et le Parti socialiste (PS), même s'ils font du bruit, sont désormais des formations affaiblies, incapables de s'entendre en interne sur un programme constructif. Mais, tandis que les socialistes s'efforcent de proposer une alternative crédible, leur plus grande distraction dans l'immédiat est peut-être cette anticonformiste qui persiste et signe – même si elle peut facilement passer pour une attraction.

Voyez ce qui s'est passé lors de la réunion du Parti socialiste à Dijon le 14 novembre [réunion intitulée "Rassemblement social, écologique et démocrate"]. Les organisateurs avaient insisté pour que les candidats potentiels à la présidence (comme Royal) n'y participent pas, tandis qu'ils tenteraient de jeter les bases d'une large alliance politique allant du centre à l'extrême gauche, avec pour objectif de remporter les élections régionales [en mars 2010] puis d'évincer l'actuel président de droite [en 2012]. Cela n'a pas empêché notre anticonformiste de s'inviter à Dijon avec une équipe de télévision. Son ancien lieutenant de campagne, Vincent Peillon, qui avait organisé le rassemblement, était furieux, faisant valoir que l'égocentrisme de l'ex-candidate – certains parlent plus simplement de "ségolénisme" – entravait la bonne marche du parti. D'autres socialistes éminents ont qualifié d'"absurde et pathétique" ou d'"écœurante" la prise de bec qui s'est ensuivie entre Vincent Peillon et Ségolène Royal. Ils pressentaient ce que les sondages n'ont pas tardé à confirmer : le dernier épisode du Ségo Show a gâché une année d'efforts en vue de redresser le parti. Un récent sondage BVA révèle l'étendue des dégâts : 62 % des électeurs estiment que le PS est revenu à sa situation d'il y a un an [avant le congrès de Reims, en novembre 2008, où Martine Aubry avait été élue secrétaire générale du PS].

Un autre sondage a apporté des mauvaises nouvelles dans un registre différent. Le seul socialiste à bénéficier d'une meilleure cote que le président Sarkozy est Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (fonction qui lui permet de rester au-dessus de la mêlée socialiste). Malheureusement pour lui, Royal a déjà prouvé, lors des primaires socialistes de 2007, qu'elle pouvait battre ce technocrate. Reste à savoir si elle se représentera en 2012. Entre-temps, Royal ne semble pas faire grand-chose (pas plus que Palin, d'ailleurs) pour surmonter ses insuffisances, et notamment l'inexpérience dont elle a fait preuve lors de la dernière campagne. De toute évidence, les deux femmes n'ont pas non plus travaillé à combler leurs lacunes en politique étrangère ou en économie, comme le feraient des candidats plus traditionnels.

Pour deviner les projets de Royal, il faut peut-être revenir à sa dernière défaite. Après avoir obtenu près de 47 % des suffrages [à la présidentielle de 2007] – environ autant que John McCain et sa colistière Palin –, Royal a déclaré que ce n'était pas mal pour une première fois. Déclaration qui ne suscita que des haussements d'épaules dans l'état-major du PS. L'anticonformiste américaine, tout en se plaignant de la frilosité des stratèges républicains, pourrait elle aussi estimer qu'elle a toutes les chances de l'emporter [en 2012], à condition d'avoir les coudées plus franches et de bénéficier d'une meilleure couverture médiatique.

* En français dans le texte.

Source : Courrier International, Eric Pape, The Daily Beast, 02.12.2009 (à retrouver sur http://www.courrierinternational.com/article/2009/12/02/segolene-royal-le-pitbull-des-socialistes)

Mobilisations collectives satiriques : "Bhopal met ses maux en bouteilles"

Pour les vingt-cinq ans de la catastrophe industrielle qui a touché la capitale du Madhya Pradesh, les Yes Men, professionnels britanniques du canular, ont lancé la “B’eau Pal”, une bouteille d’eau contaminée. Une façon satirique de dénoncer le comportement du groupe chimique Dow, qui refuse d’assumer ses responsabilités.


Cette année, par un après-midi d’été, les consommateurs londoniens ont refusé des bouteilles d’eau distribuées gratuitement. C’est sans doute l’étiquette qui les a dissuadés : l’eau de B’eau Pal n’a trompé personne, même si elle venait d’une pompe manuelle du bidonville d’Atal Ayub Nagar, un quartier de Bhopal que personne ne connaît. Son étiquette annonçait en grosses lettres rouges la vérité sur le produit : “Les extraordinaires qualités de notre eau proviennent de vingt-cinq ans d'infiltrations de toxines sur les lieux du plus grave accident industriel de la planète.”

Les Londoniens ont naturellement dit non à l’eau de B’eau Pal, où des polluants comme le dichlorométhane, le tétrachlorure de méthane et le chloroforme étaient présentés comme des éléments “nutritifs”. Mais l’idée a permis d’attirer l’attention sur l’explosion de l’usine Union Carbide de Bhopal, dans la nuit du 3 décembre 1984. Un drame qui, depuis vingt-cinq ans, n’en finit pas d’agiter l’Inde.

Ceux qui luttent pour que justice soit faite en faveur des victimes de la tragédie de Bhopal ne se contentent plus d’organiser des sit-ins, de brandir des drapeaux noirs ou de brûler des effigies dans les rues de New Delhi ou de Bhopal. Leur combat s’internationalise. La B’eau Pal est le fruit de l’imagination délirante de deux Britanniques, professionnels du canular, qui militent contre le néolibéralisme. Mike Bonanno et Andy Bichlbaum, alias les Yes Men, ont lancé la B’eau Pal afin de dénoncer le refus persistant de Dow Chemical, qui a fusionné avec Union Carbide en 2001, d’assumer la responsabilité de la catastrophe. Pourtant, par cette fusion, Union Carbide est devenue une filiale à part entière de Dow. D’après les rapports d’Amnesty International, l’explosion, qui a dégagé 40 tonnes d’isocyanate de méthyle dans l’atmosphère et dans l’eau, a causé la mort de quelque 25 000 personnes.

Dow a toujours affirmé qu'elle n’était pour rien dans l’accident et que l’usine de Bhopal de la défunte Union Carbide appartenait maintenant aux autorités indiennes. La société a déclaré dans un courriel que, “même si Dow n’a jamais possédé ou exploité cette usine, nous – ainsi que l’ensemble du secteur – avons tiré les leçons de cet événement tragique et mettons tout en œuvre pour que de tels accidents ne se reproduisent plus”. Cette déclaration mentionnait également que “l’ancienne usine Union Carbide de Bhopal appartenait à Union Carbide India Limited (UCIL), une société indienne [mais filiale de la multinationale américaine Union Carbide Corporation]. Union Carbide a revendu ses parts à UCIL en 1994, et UCIL a été rebaptisée Eveready Industries India, qui reste aujourd’hui une importante société indienne.

De telles affirmations n’ont pas satisfait des militants comme Bonnano et Bichlbaum. En 2004, Bonanno, déguisé en PDG de Dow Chemical, annonce qu’il “accepte l’entière responsabilité de la catastrophe de Bhopal” en direct sur la BBC. En trois heures, la firme perd 2 milliards de dollars en bourse. Leurs nombreux canulars ont donné naissance à un film, The Yes Men Fix The World (TYMFTW) [Les Yes Men refont le monde], dont la première s’est déroulée en Grande Bretagne le 11 août, peu après le lancement de la B'eau Pal à Londres, et a décroché une récompense au Festival du film de Berlin. Emballé dans une jolie bouteille de verre orné d'un label ovale rouge rappelant le logo de Dow, l’eau de B’eau Pal est un symbole, explique Mike Bonnano, de l'étendue des dégâts, de la négligence des entreprises et de l'apathie générale. “La B'eau Pal traduit les effets tragiques de l'émission de gaz qui, vingt-cinq ans plus tard, continue de ravager les quartiers proches du site de la catastrophe de Bhopal. Elle symbolise aussi tout ce qui va mal dans le monde aujourd'hui, où le profit passe avant tout le reste”, commente Bonanno par téléphone depuis Londres.

Le lancement de l’eau B’eau Pal a par ailleurs coïncidé avec la publication d'un rapport de Sambhavna, une organisation caritative qui s'efforce d'aider et de réinsérer les quelque 100 000 rescapés de la tragédie. D'après ce rapport, à Bhopal, les nappes phréatiques, les légumes et le lait maternel sont contaminés par des quantités toxiques de nickel, de chrome, de mercure, de plomb et d'autres substances organiques volatiles. En outre, plusieurs bébés nés dans les villages environnants présenteraient de graves problèmes médicaux. Lorsque Sathyu Sarangi, de Sambhavna, s’est rendu en Ecosse plus tôt dans l'année, Bonanno, appuyé par le Bhopal Medical Appeal, autre organisation non gouvernementale, basée à Londres, est entré en contact avec lui au sujet de son projet de satire. Bonanno raconte qu'ils ont même apporté de la B'eau Pal au siège londonien de la Dow.

“Nous ne voulons pas que la question soit enterrée. La satire et les manifestations sérieuses sont les deux faces d'une même pièce. Elles ne peuvent exister l'une sans l'autre. A Bhopal, l’humour a peut-être été longtemps malvenu, mais il est plus que jamais d'actualité”, conclut Mike Bonanno. Grâce à cette agitation, les Yes Men et Bhopal bénéficient de davantage de soutien et d'attention. Mais le film n'a toujours pas eu de sortie officielle en Inde. Dans les communautés dévastées par la catastrophe, où s’activent les membres de l'organisation de Sarangi, personne ou presque n'en a entendu parler.

Source : Courrier International, Pallavi Singh, 02.12.2009 (à retrouver sur http://www.courrierinternational.com/article/2009/12/02/bhopal-met-ses-maux-en-bouteilles)

Photo-voyage #38 : Canada - Mixed architecture


Montreal (Quebec, Canada)
Rue St-Denis
November 2009
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Médias et politique : "Le bal des petites phrases politiques"


Du lundi 7h40 au dimanche 19h, les politiques se succèdent dans les radios et télévisions. Au micro, langue de bois et phrases toutes faites. Notre manuel de rhétorique.

Quel courage, ce Jean-Michel Aphatie! Tous les matins, le journaliste prépare des questions pour ses invités, sur RTL à 7h50. En face, inlassablement, des ministres et dirigeants politiques déclament des réponses anticipées, sans égards pour le chroniqueur, qui malgré ses efforts obtient peu de réponses fraîches. En plus du créneau d'Apathie, une dizaine de grandes interviews politiques en direct rythment chaque journée, soit 50 entretiens par semaine.

- Il y a les quotidiens:
7h40 - Les 4 Vérités, France 2 7h50 - L'invité de Jean-Michel Aphatie, RTL 8h15 - L'invité du matin, France Info 8h20 - L'invité de Jean-Pierre Elkabbach, Europe 1 8h20 - L'invité de Nicolas Demorand, France Inter 8h30 - Bourdin, RMC et BFMTV 12h15 - L'invité de Christophe Barbier, LCI 18h - Le Talk Orange Le Figaro18h15 - L'invité du soir, France Info 18h48 - Europe 1 Soir • 19h30 - Canal+ Le Grand Journal

- Et les hebdomadaires
Mercredi à 19h30 - France Inter «Questions du mercredi»Dimanche à 10h - Europe 1 - Grand rendez-vous • 14h20 Radio J • 17h Politique, iTélé • 18h - La tribune BFMTV DailymotionLe Grand Jury RTL Le Figaro LCI.
• 18h20


Les partis s'organisent pour contrôler ce circuit: la semaine dernière, les membres de la majorité ont occupé 20 de ces créneaux, contre à peine 10 pour la gauche. Sur tout le PAF, au total, on a vu une dizaine de ministres, dont Laurent Wauquiez trois fois (Canal+ lundi, LCI mardi, Europe 1 jeudi), Roselyne Bachelot deux fois (France 2 lundi, France Info mardi) et Nadine Morano deux fois (France Info mercredi, RMC jeudi).

Les porte-voix de l'UMP remportent le gros lot. Xavier Bertrand, Frédéric Lefebvre, Dominique Paillé, respectivement secrétaire général, porte-parole et porte-parole adjoint de l'UMP, ont eu droit à dix invitations en une semaine (LCP, France 24, LCI, France 3, France 5, RMC/BFMTV, NRJ12 et le prestigieux Grand Jury RTL, dimanche, pour Bertrand). Et cette semaine ? Pas moins de 9 ministres sur les antennes rien que lundi - 7h40 : Xavier Bertrand (France 2); 7h50 : Bernard Kouchner (RTL); 8h15 : Jean-François Copé (France Info); 8h20: Michel Barnier (Europe 1); 8h20 : Hervé Morin (France Inter); 8h30 : Roselyne Bachelot (RMC/BFMTV); 18h : Hubert Falco et Michel Barnier (Le Talk Orange Le Figaro); 18h48 : Martin Hirsch (Europe 1).

En marketing, on parlerait d'un «très fort taux de pénétration».


Dans cette tournée des popottes audiovisuelles, les mêmes formules, chaque fois répétées avec le même entrain. Parfois, un entretien particulièrement pugnace permet de montrer et démonter l'argumentaire clés en main: ce sont les «éléments de langage» arrêtés par exemple à l'Elysée sur tel dossier. Pour les décoder, Slate vous propose ce manuel de rhétorique 1.0 à l'usage des professionnels de la petite phrase.


1 : LES SUPPORTEURS FANTÔMES

Question: «Alors, monsieur le ministre, ça râle dans les campagnes ! Votre politique mécontente jusque dans vos propres rangs!» La suppression de la taxe professionnelle ou la création de la taxe carbone, par exemple, ont suscité de forts remous dans votre majorité. Dans ce cas, une seule réponse s'impose : ne reconnaissez aucune erreur. Inventez plutôt des supporteurs fantômes et faites-leur approuver votre politique. A quoi d'autres serviraient les majorités silencieuses?

Exemples

Moi j'ai reçu beaucoup beaucoup de courriers de personnes qui me disent c'est formidable de m'avoir offert 200 euros en chèque emploi services universel, je vais pouvoir payer un peu de femme de ménage, un peu de garde d'enfant, ce que je pouvais pas faire.

Christine Lagarde, Europe 1, 06/07/09

J'étais très surpris parce que sur un sujet comme celui-ci c'est pas un débat qui intéresse seulement les parlementaires, dès lundi, j'ai reçu nombre de réactions au siège du Mouvement populaire, des mails, des appels téléphoniques et vous me dites qu'il y a débat, la proportion était grosso modo trois quarts, un quart. Trois quarts qui disaient, nous ne sommes pas favorables à la remise en cause du bouclier fiscal...

Xavier Bertrand, Le Talk Orange Le Figaro, 18/03/09

J'étais la semaine dernière dans le Calvados et le message de nos militants, de nos sympathisants, de nos électeurs, c'est: faut pas se laisser distraire, il faut rester concentré sur nos valeurs, il faut rester concentré sur nos priorités: l'emploi, la sécurité, le refus des augmentations d'impôts...

Xavier Bertrand, Europe 1, 15/10/09


2 : LES CONTRADICTEURS IDIOTS

Vous devez maintenant défendre la politique du gouvernement sur des questions essentielles (économie, emploi, valeurs). Les journalistes ne reconnaissent pas toujours votre volontarisme et sous-estiment vos résultats. Solution : inventez des adversaires qui disent des choses idiotes; prenez leur contre-pied et paraissez plus intelligent en quelques secondes.

Exemples:

D'ailleurs, qu'est-ce qu'on disait avant la crise? Que le politique ne servait plus à rien, que c'était la libre-concurrence, que c'était la libre-compétition qui agissait. Eh bien cette crise a permis de démontrer qu'il y avait le retour du politique et que le volontarisme politique façon Sarkozy eh ben ça marchait et ça avait sans doute permis à la France, notamment avec son plan de relance fondé sur l'investissement, de mieux résister.

Christian Estrosi, France Inter, 23/9/09

La différence aujourd'hui, c'est entre ceux qui pensent qu'on peut continuer comme avant à notre petit rythme et ceux qui pensent qu'il faut changer les choses parce que le modèle français a de l'avenir à une condition, qu'on n'ait pas peur, qu'on ait le courage de le réformer.

Xavier Bertrand, Europe 1, 23/6/09


3 : LE DEBAT SALUTAIRE

Si le «fronde» interne persiste et «fissure» le bloc majoritaire, les journalistes insisteront pour vous le faire avouer. Pas question: sortez la carte du débat salutaire. Elle a très bien marché quand une vingtaine de sénateurs, regroupés autour de Jean-Pierre Raffarin, ont menacé Nicolas Sarkozy de ne pas voter la suppression de la taxe professionnelle par voie de presse. Pour avoir assisté à une violente engueulade entre le sénateur et ses collègues dans les couloirs du Sénat, je peux vous certifier que cela n'avait rien d'un échange courtois.

Exemples:

Quand il n'y a pas du tout de débat on dit, oh la la, tout le monde pense la même chose, tout le monde est sur la même ligne, pourquoi y'a pas de débat chez vous ? Moi je préfère qu'il y ait des débats, francs... et c'est plutôt salutaire.

Xavier Bertrand, France Info, 3/11/09

Il faut arrêter avec cette idée que quand les parlementaires coproduisent les réformes c'est pour diviser. C'est pas pour diviser, c'est pour améliorer parce qu'ils sont dans le débat.

Jean-François Copé, LCI, 2/11/09

C'est un appel à la discussion de Jean-Pierre Raffarin... c'est un appel au dialogue, ce qui est bien naturel d'ailleurs.

Eric Woerth, RTL, 2/11/09

Quand vous avez des sujets aussi lourds, qui concernent directement les sujets locaux, vous voudriez que ça se passe sans débat ? Bien sûr que non. S'il n'y avait pas de débat, vous seriez les premiers à me poser la question, est-ce qu'on n'a pas une majorité qui est un peu trop au garde-à-vous ? Maintenant qu'effectivement il y a des vrais débats, vous me dites, ah attention c'est la crise. C'est ni l'un, ni l'autre. Les débats sont logiques, ils sont normaux et je les souhaite.

Benoist Apparu, Le Talk Orange Le Figaro, 5/11/09


4 : L'AMBITION POUR LES IDEES

«Serez-vous candidat? Préparez-vous votre entrée au gouvernement? Allez-vous diriger le Parti socialiste?» Seuls les vantards ont de l'ambition. La prudence recommande de ne jamais déclarer une candidature avant d'avoir la certitude de gagner. Soyez plutôt candidat au débat d'idées. Rappelez que les Français sont fatigués des manœuvres d'appareil et attendent autre chose que des ambitions personnelles.

Exemples :

Non la réponse, vous savez, c'est cette espèce de jeu de saut d'obstacles où à chaque fois qu'on a une responsabilité on pense à celle d'après. Déjà je vais essayer de survire à cette responsabilité de porte-parole qui, je le mesure bien, sera une rude tache.

Laurent Wauquiez, interrogé sur une future candidature à l'Elysée, RTL, 20/06/07

Ben écoutez, un avenir qu'on construit mais qui n'est pas tourné vers moi-même, je crois que c'est très important en France quand on est engagé en politique de regarder autour de soi et de regarder ce que ressentent nos concitoyens.

Dominique de Villepin, interrogé sur sa vision de son propre avenir politique, France Inter, 28/10/09

Ça n'est pas d'actualité... Personne ne me mettra la pression sur quoique ce soit. Aujourd'hui je suis engagée dans un travail en profondeur, dans un combat corps à corps dans les municipales...

Ségolène Royal, interrogée sur son éventuelle candidature au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, RTL, 20/01/08)

Pour le moment il ne s'agit pas d'être candidat, je vous dis clairement aujourd'hui il faut se rassembler derrière notre président... pour défendre son institution.

Jean-Pierre Raffarin, interrogé sur son éventuelle candidature à la présidence du Sénat, qu'il finira par officialiser, Le Talk Orange Le Figaro, 9/6/08


5 : LES FRANÇAIS

Une polémique assaille votre gouvernement ou votre parti. Qui sera tête de liste? Le ministre va-t-il démissionner ? Pourquoi les couacs se multiplient-ils ? Vous ne devez jamais paraître affaibli. Faites donc dire aux Français que la question ne les intéresse pas.Vous seuls savez ce qui importe à leurs yeux, en l'occurrence un sujet qui n'a rien à voir avec ce que le journaliste veut savoir.

Exemples:

Et aujourd'hui vous savez, nos électeurs, veulent pas qu'on essaie de faire un drame de tel ou tel sujet, ils veulent qu'on soit sur les priorités, y'a que ça qui les intéresse.

Xavier Bertrand, interrogé sur la non-application de la loi sur les tests ADN, Le Talk Orange Le Figaro, 18/9/09

Je dis simplement qu'il y a des sujets graves en France : le chômage, la crise financière dont on parlait à l'instant ; et je trouve que pour moi, il y a des priorités beaucoup plus importantes pour les Français et la vie des Français.

Rachida Dati, interrogée sur des propos de Brice Hortefeux, RTL, 15/09/2009

Mon attention, je vais vous dire, et ce n'est pas de la langue de bois, elle est toute entière tournée vers les producteurs de lait qui n'arrivent plus à vivre correctement en France.

Bruno Le Maire, interrogé sur le procès Clearstream, RTL, 18/9/09

Notre préoccupation actuellement c'est pas nos affaires internes, c'est pas ce qui intéresse les Français, c'est de faire renaître la gauche, à l'intérieur de la gauche c'est de faire renaître le Parti socialiste parce que la France et les Français en ont besoin, c'est ça l'important.

François Lamy, interrogée sur les fraudes au Parti socialiste, Europe 1, 14/9/09


6 : LA RIME ET L'HOMOPHONIE

En toute occasion, un beau martelage publicitaire vaut cent mots.

Exemples :

L'Europe a besoin de pédagogie, elle a pas besoin de démagogie.

Xavier Bertrand, Le Talk Orange Le Figaro, 30/6/08

Les socialistes ont préféré la démagogie à l'écologie.

Xavier Bertrand, Europe 1, 31/8/09

Vous savez la règle est simple: il ne doit y avoir ni territoire oublié, ni population négligée, ni déliquance tolérée.

Brice Hortefeux, Europe1, 01/09/09

Ce qui lui manque à Valérie Pécresse c'est justement cette capacité à rassembler au-delà de son camp et je dirais au-delà de son clan.

Jean-Paul Huchon, Europe 1

Un parti ce sont des additions, pas des soustractions.

Arnaud Montebourg, RTL, 26/11/08

Continuer la relance, réguler la finance.

Christine Lagarde, RTL Le Grand Jury, 27/9/09

Je veux vous dire que quand la France cherche à apaiser, c'est dommage qu'une collectivité locale cherche à attiser.

Jean-Pierre Raffarin, en allusion à Bertrand Delanoë, maire de Paris, RTL, 28/4/08

D'accord pour se mettre en ligne, pas d'accord pour s'aligner.

Henri Emmanuelli, interrogé sur l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur le privé ou le public, RTL, 12/09/07

La gestion doit être rigoureuse, mais la rigueur n'est pas d'actualité.

André Santini, LCI, 06/09/07

La retraite, ce n'est pas la mise en retrait mais l'occasion de retraiter sa vie.

Françoise de Panafieu, réunion publique, 13/12/07


7 : LE CHIASME

Comme la rime et l'homophobie, le chiasme est un jackpot rhétorique. Les journalistes radio et télé adorent les chiasmes et les conservent systématiquement au montage, car ils durent souvent moins des 25 secondes requises. N'oubliez pas que les phrases interminables et impossibles à couper finissent toujours à la poubelle du 20h. Le tout-info donne une prime à la petite phrase bien roulée, celle qui sonne bien.

Exemples :

Au lieu que le parti contribue à fabriquer l'opinion, ce qui était son rôle depuis tout le temps, désormais c'est l'opinion qui va faire le parti.

Laurent Fabius, Europe 1, 24/8/09

La vérité, c'est qu'il existe des régimes spéciaux de retraites qui ne correspondent pas à des métiers pénibles et qu'il existe des métiers pénibles qui ne correspondent pas à un régime spécial de retraite.

Nicolas Sarkozy, ouverture d'un salon agricole, Rennes, 11/09/07

Les prévisions, c'est pas notre travail, mon travail à moi c'est d'essayer de faire mieux que les prévisions.

Laurent Wauquiez, RTL, 27/10/09

Je ne serai pas un aussi bon député si je n'étais pas maire, ni un aussi bon maire si je n'étais pas député.

Yves Jégo, débat au Café de Flore, 19/10/07


8 : PAS LU

Des propos désobligeants ou politiquement embêtants d'un collègue du gouvernement sont cités dans la presse. Les soutenez-vous ou les condamnez-vous? Le journaliste vous demande de choisir entre votre conscience et votre loyauté, c'est-à-dire entre votre avenir ou vos électeurs. Un dilemme impossible. Bottez en touche. Ces propos, vous ne les avez tout simplement pas entendus. Ce livre? Quel livre? Vous ne l'avez pas lu.

Exemples:

Excusez-moi parce que j'ai travaillé jour et nuit toute cette semaine et je n'ai pas eu le temps de suivre tous les aspects de cette polémique, certainement passionnante et que je retrouverai en revenant à Paris. Honnêtement, j'ai été bien occupé ici par des dossiers extrêmement lourds et je n'ai pas pu suivre les péripéties de toute cette actualité, mais je suis sûr qu'elle a été passionnante.

Nicolas Sarkozy, conférence de presse du G20 à Pittsburgh, interrogé sur les propos de Brice Hortefeux, 25/9/09

Je peux pas vous répondre sur des écrits que je ne connais pas, euh, puisque vous m'y encouragez je regarderai ce livre... qui est paru encore une fois voici longtemps, je ne sais pas dans quel contexte cela a été écrit, dans quel contexte il a été présenté, mais en revanche ce que je sais c'est que c'est un ministre de la Culture qui est aujourd'hui totalement, unanimement reconnu et salué pour ses compétences et son action.

Brice Hortefeux, interrogé sur le livre de Frédéric Mitterrand, "La mauvaise vie", RTL, 8/10/09

Vous avez été choqué par la lecture des carnets noirs d'Yves Bertrand dans "Le Point", la semaine dernière ?
- Je vais vous dire, je n'ai pas lu ces carnets. Je n'ai pas eu connaissance...
- Mais vous avez lu "Le Point" comme nous ?
- Non, je n'ai pas lu "Le Point" comme vous.
- Ah c'est dommage ! J'aurais dû vous le donner, hier soir, tiens !
- Et je n'ai pas eu connaissance de ces carnets. On peut s'étonner des conditions dans lesquelles de telles publications interviennent et quel est l'intérêt de telles publications. Je ne crois pas qu'elles contribuent en aucune façon à la bonne démocratie.

Dominique de Villepin, interrogé par Jean-Michel Aphatie, RTL, 17/10/08.


Source : Slate, Ivan Couronne, 02.12.2009 (à retrouver sur http://www.slate.fr/story/13791/petites-phrases-politiques)

mardi 1 décembre 2009

Photo-voyage #37 : Canada - Wintry panorama


Montreal (Quebec, Canada)
From the Belvedere Mont-Royal
Looking at Montreal Downtown
November 2009
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lundi 30 novembre 2009

Photo-voyage #36 : Canada - Colorful Montreal

Montreal (Quebec, Canada)
Plateau Mont-Royal
November 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

dimanche 29 novembre 2009

Photo-voyage #35 : Canada - Silvery winter in Montreal

Montreal (Quebec, Canada)
Outremont
November 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir

samedi 28 novembre 2009

Photo-voyage #34 : Canada - Montreal's stairs


Montreal
(Quebec, Canada)
Plateau Mont-Royal
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vendredi 27 novembre 2009

Photo-voyage #33 : USA - Cast-iron buildings and a cab

New York City (USA)
SoHo
October 2009Cliquez sur l'image pour l'agrandir