Le groupe de presse privé turc Dogan Yagin, qui se dit victime d’un acharnement politique de la part du pouvoir islamiste turc, a déposé mercredi un recours devant la justice pour contester l’énorme amende à laquelle il a été condamné.
Dogan, s’estimant persécuté en raison de son traitement critique de la politique menée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a décidé de contester cette amende de 2,2 milliards d’euros.
Mardi, les autorités avaient ouvert un second front contre Dogan, plus grand groupe privé de médias en Turquie, en l’accusant d’avoir violé une loi fixant des limites à la participation des groupes étrangers dans des sociétés turques.
Erdogan rejette les accusations d’acharnement politique contre le groupe Dogan, qui contrôle la moitié des médias privés de Turquie. Il accuse cependant ce groupe de se comporter ni plus ni moins comme un parti d’opposition.
Les autorités turques se sont défendues à plusieurs reprises d’utiliser la pression fiscale à des fins politiques. Dans un passé récent, l’Etat a saisi des entreprises ou des avoirs d’éminents hommes d’affaires. Il en a été ainsi du groupe de médias ATV-Sabah, revendu ensuite pour environ 740 millions d’euros.
Depuis quelques années, le paysage économique a beaucoup changé en Turquie, où émerge une influente élite économique proche du Parti Justice et Développement (AKP, islamiste) au pouvoir. Elle vient concurrencer les grands industriels laïques, représentés par les familles Koc, Sabanci ou Dogan, qui avaient jusqu’alors la haute main sur l’économie. (Daren Butler, version française Eric Faye)
Source : Turquie Européenne, 23.10.09 (à retrouver sur http://www.turquieeuropeenne.eu/article3580.html)
Source de l'article : Reuters, le 21.10.09
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