
Le lendemain, l'émotion était encore trop forte pour que j'arrive à écrire ne serait-ce que quelques lignes sur ce film qui m'a fait l'effet d'une bombe ... lacrymogène ...
Les jours ont passés ainsi et j'ai donc commencé par poster des articles et "cartoons".
Aujourd'hui je me décide enfin à écrire quelques lignes à propos de ce film qui en a bouleversé plus d'un (il suffit de se balader sur le Net pour s'en convaincre !).
Proche du documentaire, Bloody Sunday narre la journée du 30 janvier 1972 dans la ville de Berry, en Irlande du Nord, où Ivan Cooper (élu député du Mid-Londonberry en 1969 et membre fondateur du Parti Social Démocrate et Travailliste en 1970) et l'Association des Droits Civiques d'Irlande du Nord (la NICRA, fondée en 1966 pour lutter pour l'égalité des citoyens nord-irlandais) ont organisé à Derry une grande marche pacifique pour protester contre l' "internement administratif" de milliers de catholiques (sans procès) par l'armée britannique, et plus généralement contre la discrimination de la communauté catholique d'Irlande du Nord.
Les forces britanniques avaient interdit la manifestation, pourtant "pacifique". Des parachutistes britanniques positionnés sur le chemin de la marche pacifique ont tiré sur les manifestants prétextant répondre à des tirs de membres de l'IRA qui se seraient glissé

De nombreux habitants de Berry et d'Irlande du Nord ont rejoint les rangs de l'IRA dans les jours et les semaines qui ont suivi le Bloody Sunday, donnant lieu aux "représailles" du Bloody Friday, le 21 juillet 1972, où l'IRA a fait exploser 22 bombes à Belfast (faisant 9 morts), marquant le début de la guerre civile.
Si les deux versions coexistent aujourd'hui encore à propos du Bloody Sunday (Tony Blair a demandé une nouvelle enquête le 29 janvier 1998 et 921 témoins ont été entendus entre 1998 et 2004), le réalisateur Paul Greengraas prend nettement position avec ce film de 2002 en faveur de la thèse de selon laquelle l'armée britannique aurait délibérément tiré sur une foule désarmée pour donner une leçon aux "hooligans" de Berry. Son film a néanmoins l'intérêt de montrer les deux "côtés
Le caractère ultra-réaliste des images (réalisées avec caméra embarquée sur l'épaule) nourrit la tension qui soutient le film dès les premières images et devient quasiment insoutenable lorsqu'éclatent les affrontements.
Une leçon d'histoire sur un conflit peu connu et largement passé sous silence, qui pourtant nourrit aujourd'hui encore des souffrances et des haines vivaces.
Un Ours d'Or de Berlin à voir absolument !
Pour aller plus loin, vous pouvez d'abord visiter Wikipedia (ici, ici et encore ici !), puis parcourir Allociné et finalement écouter U2.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire